Le Grand Charles
4.5/5
Année : 2006
Nombre de saisons : 1
Genre(s) : Mini-série
Avril 1969. S’estimant désavoué par les Français – qui viennent de rejeter par référendum les réformes qu’il estimait nécessaires – Charles de Gaulle, 79 ans, démissionne de sa charge de président de la République. Quelques semaines plus tard, il prend quelques jours de vacances en Irlande. Une photographie célèbre le montre arpentant la lande en compagnie de sa femme et de son aide de camp, tête nue, enveloppé d’un ample manteau noir. Il plane sur cette image une telle atmosphère de désolation, une si poignante solitude qu’on ne peut que s’interroger : à quel instant de sa vie, à quel drame, à quelle ingratitude, à quelle faute pensait-il à ce moment ?
Saisons
Saison 1
Épisodes
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Épisode 1 - De Gaulle : de la guerre à la traversée du désert
27 mars 2006
Avril 1969. S’estimant désavoué par les Français – qui viennent de rejeter par référendum les réformes qu’il estimait nécessaires – Charles de Gaulle, 79 ans, démissionne de sa charge de président de la République. Quelques semaines plus tard, il prend quelques jours de vacances en Irlande. Une photographie célèbre le montre arpentant la lande en compagnie de sa femme et de son aide de camp, tête nue, enveloppé d’un ample manteau noir. Il plane sur cette image une telle atmosphère de désolation, une si poignante solitude qu’on ne peut que s’interroger : à quel instant de sa vie, à quel drame, à quelle ingratitude, à quelle faute pensait-il à ce moment ? Qui nous le racontera jamais sinon notre imagination ? Août 1944. Dans Paris libéré, de Gaulle descend les Champs-Élysées en triomphateur. A lui revient la charge de relever un pays exsangue et nul ne songe alors à contester son autorité. En quelques mois pourtant, l’unité forgée dans la Résistance vole en éclat, les querelles partisanes reprennent le dessus. De Gaulle, peu enclin au jeu politique, s’épuise en luttes stériles. Désespérant d’imposer ses vues au moment où la France se dote de nouvelles institutions, il choisit de démissionner en janvier 1946. Sans doute espère-t-il – encore qu’il s’en soit toujours défendu – que sa démission créera un choc salutaire et que les Français le rappelleront dans les semaines qui suivent. Mais rien de tel ne se produit. Cahin-caha, la IVe République s’affermit, le pays se redresse, le souvenir de la guerre s’estompe. Ainsi commence, pour Charles de Gaulle, ce que l’histoire nommera la traversée du désert. Douze ans de solitude, d’espoirs déçus et d’amertume. Les Français oublient peu à peu qu’un homme s’est dressé, seul ou presque, dans les jours terribles de juin 40, pour refuser la défaite et appeler à la résistance. La guerre, c’est d’abord sur le terrain que de Gaulle, alors colonel, l’a mené, à la tête d’une division blindée. Nommé général de brigade, il est appelé par le chef du gouvernement, Paul Reynaud, au poste de sous-secrétaire d’état à la Guerre. Reynaud – tiraillé entre ceux qui, tel Pétain ou Weygand, prônent la capitulation et ceux, trop rares, qui tel de Gaulle, refusent la défaite – ne parvient pas à imposer son autorité. Devant l’avancée des troupes allemandes, le gouvernement quitte Paris et se réfugie à Tours. Le 13 juin, un conseil interallié se tient en présence de Winston Churchill. La France, à bout de force, envisage de négocier une paix séparée avec l’Allemagne. Le lendemain à l’aube, les Allemands entrent dans Paris… Alors que le gouvernement fuit vers Bordeaux, de Gaulle se rend à Londres pour étudier avec Churchill les conditions d’un possible repli sur l’Afrique du Nord. C’est alors que se situe l’un des épisodes les plus surprenants de ce début de guerre. Le gouvernement britannique adopte le 16 juin un projet visant à consacrer l’union de la France et de l’Angleterre. Les deux états ne formeraient plus qu’une seule nation décidée à s’opposer sans concession à l’Allemagne nazie. Un projet à la fois extravagant et généreux que de Gaulle, à demi convaincu, expose au téléphone à un Paul Reynaud médusé. De Gaulle, porteur du texte de l’Anglo-French Unity s’envole pour Bordeaux le soir même. Mais quand il atterrit à Mérignac, il apprend que Paul Reynaud a démissionné et que le maréchal Pétain l’a remplacé à la tête du gouvernement. Profitant de l’avion que Churchill a mis à sa disposition, il quitte la France pour Londres dès le lendemain matin. La France dont il ne foulera plus le sol avant quatre ans. L’épopée commence… 11 novembre 1946. Charles de Gaulle, général en retraite, redevenu simple citoyen, préside la modeste manifestation du souvenir dans le petit village de Colombey-les-deux-Églises où il s’est retiré. La France semble retourner à ses vieux démons : la division, l’insouciance, la défense des intérêts égoïstes. « Il faut refaire le 18 juin » rêve de Gaulle devant une Mme de Gaulle soulagée de voir son mari à l’abri des fatigues et des dangers du pouvoir. Pourtant, quelques mois plus tard, réunissant quelques fidèles, le général leur annonce son intention de créer un nouveau mouvement, le Rassemblement du Peuple Français, le RPF. Parcourant la France entière, parlant devant des foules énormes, soulevant l’enthousiasme, de Gaulle semble en passe de réussir son pari : rassembler les Français, s’opposer à l’abandon et à la décadence, revenir aux affaires avec des pouvoirs accrus, imposer les réformes indispensables. Les élections municipales d’octobre 1947 marque un succès retentissant pour le mouvement gaulliste qui dirige à présent les plus grandes villes de France. Pourtant, la pâte retombe, l’élan s’émousse, la classe politique exploite habilement les contradictions du mouvement gaulliste, rassemblement hétéroclite qui se veut au-dessus des partis mais en épouse malgré lui l’organisation et les usages. Les élections successives voient s’effriter inexorablement l’influence du RPF. Tandis que la France s’enlise dans le bourbier indochinois, de Gaulle, résigné, attend que l’Histoire lui donne enfin l’occasion d’imprimer sa marque au cours des événements.
Épisode 2 - De Gaulle : de l'Algérie au retour au pouvoir
28 mars 2006
En ce mois de février 1954, le temps semble s’être arrêté au-dessus du petit village de la Haute-Marne où le Général vit dans une extrême solitude. Chaque mercredi, toutefois, de Gaulle se rend à Paris pour y présider le conseil de direction du RPF. Mais l’enthousiasme des débuts a cédé la place aux rivalités, aux ambitions et aux calculs. Les revers électoraux, les difficultés financières consacrent l’échec définitif du mouvement gaulliste et sa mise en sommeil. La perspective d’un retour au pouvoir devient chaque jour plus improbable. Heureusement, la rédaction des Mémoires de Guerre, dont il n’est pas loin d’achever le premier tome, occupe quotidiennement le Général. Au souvenir des rudes épreuves du temps de guerre, oublie-t-il la médiocrité des heures présentes ? Et l’évocation de ses durs affrontements avec Churchill et Roosevelt compense-t-elle la pauvre réplique que lui opposent ses adversaires du moment ? 1942. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, les Alliés débarquent en Afrique du Nord. De Gaulle n’a pas été consulté ni même averti de cette opération. De plus, Américains et Anglais, pour faire pièce à de Gaulle et réduire son autorité, tentent de projeter sur le devant de la scène le général Giraud qui vient de s’évader d’une forteresse allemande. Roosevelt trouve en Giraud un homme de compromis, piètre politique et d’ambition modérée. L’exact contraire d’un de Gaulle dont l’orgueil l’exaspère. Fin janvier 43, une conférence est convoquée au Maroc, à Anfa, dans les environs de Casablanca, réunissant Roosevelt, Churchill, le général Giraud et de Gaulle. Négociant âprement avec de Gaulle, Roosevelt et Churchill tentent de lui imposer un partage des responsabilités avec le général Giraud. De Gaulle, en position difficile, doit s’y résoudre. Photographes et cameramen, convoqués en hâte, fixent pour la postérité la poignée de main échangée par les deux hommes sous la surveillance attentive du président américain et du premier ministre britannique… Dix ans plus tard, l’homme qui a discuté d’égal à égal avec Roosevelt et Churchill reçoit dans son petit bureau de la rue de Solferino les personnalités de second ordre que son chef de cabinet, Olivier Guichard, réunit à grand peine pour allonger la liste des visiteurs qui se font rares. Déjeunant ensemble chaque semaine, ceux que l’on nomme les Barons gaullistes – Debré, Malraux, Chaban-Delmas, Soustelle, Foccart – analysent la situation politique, échangent des informations, échafaudent des stratégies. Leur fidélité, indéfectible, ne parvient pas à masquer leur désarroi : d’où viendra l’étincelle ? Quel événement, quelle situation imprévue pourrait ramener de Gaulle à la tête du pays. Le 1er novembre 1954, trente attentats ont lieu simultanément sur tout le territoire algérien faisant huit morts et quatre blessés. La Toussaint rouge marque le début des événements d’Algérie. Cette guerre qui n’ose pas dire son nom entraîne, au fil des mois, un engagement croissant des forces françaises. Bientôt, ce sont les jeunes Français appelés à faire leur service militaire – le contingent – qui sont envoyés combattre outre-mer. Le climat politique s’alourdit, manigances et complots se multiplient. L’instabilité ministérielle chronique de la IVe République fragilise l’autorité de l’État. Face à ce délabrement, l’éventualité d’un recours à de Gaulle gagne lentement les esprits. Muré dans son exil de Colombey, le Général évite soigneusement toute intervention dans la vie publique. A ses fidèles qui le poussent à s’engager, il oppose un refus obstiné, évoquant l’âge, la fatigue, le désintérêt pour le pouvoir. Déterminés à agir jusqu’à l’extrême limite du coup d’État, les Barons comprennent qu’ils n’obtiendront jamais la caution du Général. A eux de prendre leur responsabilité. De Gaulle doit pouvoir les démentir sans se déjuger, les désavouer sans se renier. Fin 1957, Jacques Chaban-Delmas est nommé ministre de la Défense nationale. En virtuose, il utilise sa fonction pour hâter le retour au pouvoir du Général. Rompu à l’action psychologique, Léon Delbecque, un gaulliste militant, est envoyé en Algérie où règne un climat explosif. Son activisme fait merveille. Le 13 mai 1958, prenant d’assaut le bâtiment du Gouvernement Général, les manifestants crient d’une seule voix : « Algérie française ! Vive de Gaulle » C’est le moment que choisit Charles de Gaulle pour se dévoiler. Il se déclare prêt à assumer les pouvoirs de la République. Lui qui, dans les semaines précédentes, s’était appliqué à donner à ses proches l’image d’un homme désabusé, irrémédiablement vieilli, éloigné à jamais du pouvoir, le voilà soudain qui prend la direction des opérations avec une fraîcheur d’esprit, une maîtrise, un sens tactique et une audace qui sidèrent ses partisans et prennent de court ses adversaires. Appelé à former un gouvernement par le président Coty, de Gaulle se présente devant l’Assemblée nationale qui, à une écrasante majorité, lui accorde sa confiance et lui octroie les pleins pouvoirs pour six mois. Investi d’une autorité quasi absolue, Charles de Gaulle atterrit à Alger le 4 juin 1958 et prononce devant un million de personnes rassemblée sur le Forum les mots célèbres : « Je vous ai compris… »
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08/03/2020 - 5/5
Bleuffer par Bernard farcy...