Jusqu'au dernier : La destruction des juifs d'Europe
3.8/5
Année : 2014
Nombre de saisons : 1
Durée moyenne d'un épisode : 45 minutes
Genre(s) : Documentaire
Soixante-dix ans après la libération du camp d’Auschwitz, notre film en huit volets sur la destruction des Juifs d’Europe a pour ambition d’explorer une histoire qui s’enracine avant même le début du XXe siècle et se déploie aujourd’hui encore. Avec une unique question : comment, et non pourquoi, la « Shoah » a-t-elle pu être pensée, mise en place et exécutée, en Allemagne, mais aussi dans tous les pays occupés par le Reich et les collaborationnistes ? Et un parti pris : recadrer le questionnement relatif à la Shoah dans une période où l’on voit simultanément les historiens approfondir leurs recherches et le discours public banaliser l’extermination des Juifs. En raison de sa nature et de son ampleur, le génocide perpétré par le régime nazi contre les Juifs de 1933 à 1945 a profondément marqué l’histoire contemporaine. Notre film va raconter comment la « Solution finale » est née de la volonté qu’eurent des hommes de détruire jusqu’aux cadavres, à la langue et à la mémoire d’autres hommes. Ce génocide unique dans l’histoire par son caractère systématique fut l’oeuvre de toute une société moderne et industrielle, mobilisant l’ensemble des secteurs du régime et notamment les élites conservatrices, dont l’appui fut capital pour l’installation de la dictature nazie et l’accomplissement de ses forfaits.
Saisons
Saison 1
5/5
Épisodes
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Épisode 1 - La fin des illusions
19 décembre 2014 - 3.8/5
Les premières exactions contre les juifs (1933) : Le Printemps 1933 marque le début de la multiplication des agressions à l'encontre les juifs. Les juifs qui avaient un lien avec le public comme les journalistes, les acteurs ou musiciens, sont bannis de la place publique. Au 1er avril 1933, les allemands vont commencer à boycotter les commerces juifs. Au mois de mai 1933, les livres juifs et les œuvres marxistes sont brûlés sur les places publiques. ; Les lois de Nüremberg (1935) : Depuis 1933, les violences à l'encontre des juifs sont quotidiennes en Allemagne. Les lois de Nuremberg vont définir le cadre juridique qui va permettre au Troisième Reich d'établir une classification biologique des races. Des médecins et juristes mettent la loi au point. Puis, des règles qui empêchent les allemands de se marier ou d'avoir des liens avec les juifs sont définies. Ces lois sont consacrées lors du congrès du partie en septembre 1935.
Épisode 2 - Le piège
19 décembre 2014 - 3.8/5
La nuit de Cristal (9 novembre 1938) : L'assassinat de l'allemand Ernst vom Rath va servir de prétexte pour le « pogrom » contre les juifs dans la nuit du 9 novembre 1938. Les synagogues et commerces juifs sont pillés et détruits. Les pompiers et forces policières reçoivent l'instruction de laisser ces violences continuer. La « nuit de Cristal » va voir la mort d'une centaine de juifs, dont de nombreux suicides. ; Les ghettos juifs : Les Allemands décident de regrouper et isoler les juifs dans l'ensemble des villes du territoire allemand. Les premiers ghettos voient le jour pendant l'hiver 1939-1940. Le Troisième Reich impose aux juifs le port de l'étoile de David pour les identifier. La persécution prend ensuite d'autres formes comme le travail forcé et des conditions de vie catastrophiques.
Épisode 3 - Au coeur de la nuit
19 décembre 2014 - 3.8/5
Le statut des juifs en France en 1940 : Près de 300 000 juifs vivaient en France à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Un tiers des juifs de France provenait de la Pologne. Ils avaient fui la misère et l'antisémitisme dans les années 1920 et 1930. En 1938, un grand nombre de juifs arrivent en France, chassés par les Allemands. Un sentiment d'hostilité prend racine sur le territoire français, et la France va définir un statut particulier pour les juifs, les empêchant d'exercer toute profession dans la fonction publique, l'administration ou l'armée. Le maréchal Pétain est le principal instigateur de ce statut des juifs en France. Il s'agit des prémisses du régime de Vichy. ; La propagande antisémite des nazis : Le régime du Troisième Reich connaissait la force de propagande des contenus audiovisuels. Hitler met des moyens très importants pour créer de véritables productions cinématographiques de propagande. Ces films mettent en scène le message antisémite nazi, dissimulé sous un mélodrame. ; L'élimination des juifs d'union soviétique : En juillet 1941, Hitler donne la ligne directrice pour la conquête de l'Union soviétique. Il demande aux soldats d'exterminer toute personne qui oppose la moindre résistance, sans rentrer dans les détails, sans ordres écrits. Heinrich Himmler reçoit tous les pouvoirs pour conquérir les territoires de l'Est. ; Les Einsatzgruppen Heydrich a rassemblé les commandos des Einsatzgruppen et des Einsatzkommandos et leur a dit : « Votre mission en Union soviétique sera l’élimination des Juifs et des responsables communistes. La réalisation de ce type d’opérations a été avant tout un problème d’organisation : rassembler les juifs, chercher un lieu adéquat pour creuser les fosses nécessaires et les acheminer vers les lieux d’exécution. On a gardé quelques travailleurs juifs, on en aura besoin à la fin de l’hiver. Les hommes des Einsatzgruppen n’ont pas été choisis pour leur appétence à la tuerie ou pour leur expérience. Ce sont des hommes qui ont 19 – 20 ans pas plus, Face à leurs premières fusillades, ils peuvent même avoir un malaise absolu à le faire. Ils passent par une phase d’acclimatation à la terreur qu’ils vont infliger aux juifs. Le nombre de victimes est progressif. Au bout de trois semaines se mettent en place des savoirs qui permettent de remplir les impératifs de ces fusillades aux yeux des nazis : tuer beaucoup ; tuer sûrement ; tuer vite. Donc il se met en place une procédure fondée sur le partage des tâches au sein des commandos : d’une part les gardiens des futures victimes, un commando chargé de l’acheminement des victimes vers des fosses préalablement creusées et un troisième groupe, celui des tueurs, chargés de la mise à mort. Les Einsatzgruppen étaient les forces militaires allemandes chargées de l'assassinat systématique des opposants au régime du Troisième Reich pendant la conquête de l'Union soviétique. Ces soldats vont établir les procédures du génocide contre les juifs. Un premier groupe va garder les prisonniers juifs, un deuxième va être en charge de l'acheminement, et un troisième des exécutions.
Épisode 4 - La mort en face
19 décembre 2014 - 3.8/5
Les massacres des Einsatzgruppen étaient connus en Allemagne en 1941 : De très nombreux Allemands en Allemagne savaient en 1941 que l'invasion de la Russie avait donné lieu à des massacres à une échelle gigantesque. Malgré l'interdiction, les soldats en parlaient dans leurs lettres et au cours de leurs permissions. Ils avaient l'ordre de ne pas prendre de photographies mais en prenaient pourtant également. Tous ceux qui travaillaient avec les Einsatzgruppen les voyaient revenir avec leurs uniformes recouverts de sang. ; La déportation des juifs d'Allemagne et d'Autriche : Lorsqu'Hitler a décidé que les juifs de nationalité allemande allaient être déportés d'Allemagne et d'Autriche, le processus de déportation était déjà au point. Eichmann avait déjà une grande expérience et avait mis au point un certain nombre de techniques pour rassembler les juifs, organiser leur transport et voler l'ensemble de leurs biens. Les déportations des juifs étaient organisées en plein jour. La population allemande fut généralement indifférente à leur sort, quand elle ne les insultait pas. ; L'opération Reinhard : L'aktion Reinhard est le nom de code du plan d'extermination des deux millions de juifs qui vivaient sur le territoire de la Pologne occupée par l'Allemagne. Ce plan fait entrer le génocide des juifs dans une phase industrielle avec l'ouverture des sites de mise à mort immédiate à grande échelle. La construction des camps d'extermination a été décidée en 1941. C'est la première grande étape de ce que les nazis appellent la « solution finale de la question juive ». ; Le camp d'Auschwitz : Dès janvier 1942, on achève la construction des camps d’extermination. Un ordre de Berlin a bien précisé que les considérations économiques ne doivent pas être prises en compte dans le règlement de ce problème. La machine bureaucratique fonctionne de façon quasi automatique. Belzec, Sobibor et Treblinka serviront uniquement à la mise à mort. Aucun déporté qui y arrivera n’est destiné à y demeurer, tous devront être assassinés. Ces camps seront donc de tailles réduites. Treblinka, Sobibor et Belzec sont des camps très petits comparés à Auschwitz, même si à Auschwitz il y avait aussi un camp d’extermination. Auschwitz était beaucoup plus complexe parce qu’il était composé de 3 camps : une prison, un camp de la mort, Birkenau, et différents camps de travail appelés Buna-Monowitz. Plusieurs entreprises allemandes avaient construit leurs usines autour d’Auschwitz. Il y avait 37 camps satellites. C’étaient une zone allemande protégée par toute une série de barbelés. Il était impossible de s’approcher de Birkenau. On pouvait marcher jusqu’à l’entrée de Treblinka, mais à Auschwitz, c’était impossible. C’était comme une petite ville : il y avait de nombreuses rangées de casernes, des rues et de gigantesques camps de travail et un camp de concentration dont une toute petite partie était un camp de la mort. Il n’était pas question que l’extermination des juifs se fasse à Auschwitz. C’est seulement après la conférence de Wannsee (20 janvier 1942) qu’ils virent différemment Auschwitz, l’intégrèrent dans leur plan d’élimination des juifs d’Europe et qu’on commença à construire des chambre à gaz dans le camp. Auschwitz fut désigné comme le camp qui devait recevoir les déportés en provenance de l’ouest et du sud de l’Europe, en raison de ses liaisons ferroviaires. Le lieu avait des voix de chemins de fer liées avec différents endroits. Ainsi la plupart des juifs français, néerlandais, belges et quasiment la totalité des juifs de Hongrie allaient être envoyés à Auschwitz. Peu après la conférence de Wannsee (20 janvier 1942), Adolf Eichmann déclarait : « la question juive dans son ensemble n'est plus qu'une question de transport ». La notion d' « évacuation vers l'est » n'est plus qu'une formule pour camoufler le meurtre immédiat. La proclamation cynique Arbeit macht frei (« le travail rend libre ») inscrite à l'entrée du camp sert à maintenir la fiction d'un camp de travail.
Épisode 5 - La solution finale
16 janvier 2015 - 3.5/5
L'opération Reinhard financée par les juifs : L'opération Reinhard (nom de code du plan d'extermination des deux millions de juifs qui vivaient sur le territoire de la Pologne occupée par l'Allemagne) prévoyait aussi la saisie des objets de valeur, dans les camps et les ghettos. Cela permettait notamment de financer les opérations en cours. Les billets et les pièces de monnaie des victimes étaient déposés à la banque de Lublin, qui était une filiale de la banque du Reich, sur un compte bancaire qui servait à payer les transports vers les camps d'extermination. Les places dans les trains de la mort étaient payées plein tarif pour les adultes mais les enfants de 5 à 14 ans avaient droit à des réductions et les enfants de moins de 5 ans voyageaient gratuitement. Les juifs étaient dépouillés pour financer leur propre assassinat. Aucun budget ne fut alloué à la destruction des juifs d'Europe qui s'autofinança. ; La France collabore au recensement des juifs : En 1942, il y eut un accord entre le chef de la police de Vichy et le chef des SS en France pour que la police française procède aux arrestations des juifs. Il n'y avait que 3000 policiers allemands en France, ils avaient besoin du concours de la police française. Lors de la rafle du Vel' d'Hiv, on arrête aussi les femmes et les enfants. Le premier plan prévoyait de n'arrêter que les personnes de 18 à 45 ans. Laval a dit qu'il ne voulait pas séparer les familles et Eichmann a alors accepté de déporter également les enfants et les personnes âgées. Sans le fichier juif de la Préfecture de Police de Paris utilisé lors de la rafle du Vel' d'Hiv', la machine de mort nazie n'aurait jamais été aussi efficace. ; Un film de propagande dans le ghetto de Varsovie : En mai et juin 1942, des opérateurs des compagnies de propagande nazies débarquent dans le ghetto de Varsovie avec des ordres précis de Goebbels, ministre de la propagande du Troisième Reich. Ils filment la vie du ghetto en forçant des juifs à jouer des rôles dans une mise en scène voulant illustrer le thème de la propagande nazie de l'exploitation des juifs par les juifs. Ils filmèrent également la scène d'un repas luxueux dans un restaurant et présentèrent l'adition au Conseil juif.
Épisode 6 - Les disparus
16 janvier 2015 - 3.8/5
L'horreur dans les chambres à gaz : Un rescapé raconte ce qu'il a vu, enfant, dans les camps de concentration. Il voyait les transports de juifs, arrivant de tous les pays d'Europe. Les gens avançaient en de longues files dans les crématoires. De là s'échappait la fumée. ; Le secret d'Himmler : exterminer tous les juifs : En 1943, Himmler fait un discours devant des officiers SS à Poznan (Pologne) dans lequel il parle ouvertement de l'extermination du peuple juif. Il dit : « c'est une page glorieuse, une page qui ne sera jamais écrite et qui devra rester secrète à jamais». Puis il va prendre des mesures pour liquider tous les camps qui sont sous son contrôle. ; Le secret d'Himmler : l'opération 1005 : A Sobibor, la fin annoncée par Himmler des gazages supposait de supprimer les 600 détenus qui en avaient été les témoins. Mais au mois d'Octobre, ceux-ci lancèrent une révolte tuant plusieurs officiers et de nombreux gardes allemands et ukrainiens. Sur les 300 détenus qui réussirent à s'échapper, plus de 100 furent repris et exécutés. Après la révolte, le camp de Sobibor fut fermé. Himmler décide alors d'abattre tous les juifs par crainte de nouvelles révoltes. L'opération 1005 consistait à effacer toute trace du massacre, en brûlant les corps sur des bûchers. ; Churchill et Roosevelt refusent de bombarder Auschwitz : En 1944, tout le monde savait que l'Allemagne allait perdre la guerre, mais les allemands ont accentué leur effort dans leur guerre contre les juifs. Ils voulaient gagner la bataille contre les juifs hongrois avant de perdre la guerre. A la mi-mai, ils les ont déportés vers Auschwitz. Le monde entier était au courant de ce qui se passait dans ces camps. Les juifs prisonniers souhaitaient être bombardés, cela aurait été un signe que l'on n'était pas indifférent à leur sort. Pourtant Churchill et Roosevelt refusent de bombarder Auschwitz...
Épisode 7 - Autopsie d'un meurtre
16 janvier 2015 - 3.8/5
La Shoah peu abordée au procès de Nuremberg : A la fin de la guerre, les alliés ont fait comparaître les principaux dirigeants nazis devant un tribunal international. Mais ce procès donnait une image tronquée de la réalité en mettant au premier plan les responsables et faisaient l'impasse sur ceux qui avaient exécutés leurs ordres. La question était de savoir qui doit-on juger ? Qui est coupable ? Le plus simple était de juger ceux qui étaient à la tête du régime. Tout le procès a été mené sans qu'on ne parle de la Shoah. ; « Des exécutions très cruelles pas seulement pour les victimes » : Le choix d'une exécution militaire avait pour but de faire obéir à un ordre sans avoir à prendre de décision personnelle et ce, que l'on soit gradé ou simple militaire. Les tireurs avaient eux-mêmes du mal à supporter de telles exécutions si l'on en croit leurs témoignages... C'est ce qu'a déclaré Otto Ohlendorf, diplômé en droit et en économie, et qui a donné l'une des meilleures explications des raisons pour lesquels tous ces meurtres ont été commis. ; Des expérimentations médicales sur les déportés juifs : Il y eut très peu d'enquêtes menées dans les hôpitaux et les cliniques du IIIe Reich. Toutefois nous savons maintenant que des juifs étaient envoyés des camps vers ce réseau d'hôpitaux et de cliniques répartis dans toute l'Allemagne (Berlin, Cologne ou Hambourg...). Ces expériences menées par des médecins allemands sur des êtres humains non consentants ne furent pas uniquement réalisées dans les camps de concentration comme Dachau ou Auschwitz.
Épisode 8 - La diaspora des cendres
16 janvier 2015 - 3.5/5
Eichmann joue un rôle à son procès : La philosophe Hannah Arendt venue couvrir à Jérusalem le procès de Eichmann, publie un reportage, puis en 1963 un livre intitulé Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. La description qu'elle y fait de Eichmann est celui d'un personnage banal, ordinaire qui provoqua de très vives polémiques. Lors de tout le procès, il a cherché à donner l'image d'un bureaucrate médiocre, du parfait subalterne, effacé et limité, très différent du Eichmann enregistré par ses amis nazis. ; Klaus Barbie, le dernier procès d'un responsable nazi : Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon, tortura de nombreux résistants dont Jean Moulin et en fit exécuter un grand nombre. Le 6 avril sous ses ordres eut lieu la rafle de 44 enfants juifs à Yzieu. Tous moururent. Après la libération de la France, Barbie, blessé rejoignit Baden Baden. La France a demandé son extradition pour crime de guerre mais les américains refusèrent. A la place ils a été recruté et salarié par le contre- espionnage américain (lutte contre le communisme) ; Parler de la Shoah sans saturation : Des pavés portent le nom de personnes assassinées entre 1933 et 1945 parce qu'elles étaient handicapés, homosexuelles, tziganes, socialistes, communistes ou juives. On appelle ces pavés des stolperteine. Ils jouent un rôle commémoratif, parfois mal vécu par les non-juifs. Maintenant tout est Shoah semble-t-on dire partout et les Allemands sont impatients devant ces rappels successifs. Les historiens toutefois craignent une « normalisation » de cette histoire complexe. ; Mémoire de la Shoah sans les survivants : Les rescapés disparaissent avec le temps et bientôt il ne restera plus personne pour parler de l'Holocauste. Qui pourra nous raconter cette histoire ? Aujourd'hui nous possédons plus de 100 000 témoignages filmés de rescapés de la Shoah. Nous avons besoin des témoignages, des livres, des recherches historiques. Seul l'art peut apporter le sentiment d'identification et la littérature est le meilleur moyen de conserver la mémoire pour les siècles à venir.
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