Goulag : Une histoire soviétique
4.2/5
Année : 2020
Nombre de saisons : 1
Durée moyenne d'un épisode : 55 minutes
Genre(s) : Documentaire, Histoire, Guerre
Pourquoi et comment l’URSS a-t-elle créé avec le Goulag, un système de camps de travaux forcés où 20 millions de prisonniers ont été exploités et broyés ? En expliquant les mécanismes du Goulag, notre série racontera son évolution à travers les destinées hors norme de nombreux protagonistes, bourreaux et victimes, personnages célèbres et anonymes, avec une alternance du commentaire en voix off et de témoignages filmés. Pour la première fois, l’histoire du Goulag sera décryptée en images avec des sources documentaires souvent inédites (archives et témoignages filmés, photos, dessins, documents déclassifiés, tatouages…) et l’expertise de Nicolas Werth, historien reconnu du Goulag.
Saisons
Saison 1
3/5
Épisodes
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Épisode 1 - Origines 1917-1933
11 février 2020 - 3.7/5
Les premiers camps de concentration sont mis en place dès 1918, quelques mois après la révolution d’Octobre. Le nouveau régime bolchevik veut se débarrasser des adversaires politiques et rééduquer par le travail les éléments dits "asociaux". La première expérimentation à grande échelle a lieu sur l'archipel des Solovki, tout près du cercle polaire. Des milliers de détenus politiques et de droit commun, hommes et femmes, y sont déportés et soumis au travail forcé. En 1922, après le retrait de Lénine, frappé par des attaques cérébrales à répétition, Staline prend peu à peu le pouvoir et décrète à partir de la fin des années 1920 l’industrialisation du pays à marche forcée ainsi que la collectivisation des terres arrachées aux koulaks, les petits propriétaires terriens, prélude à des famines meurtrières. Cette "dékoulakisation" qui frappe massivement la paysannerie confère au Goulag une dimension elle aussi massive. Des chantiers titanesques sont lancés dans les régions les plus reculées, comme la Kolyma, en Sibérie. La police politique (Tchéka, puis Guépéou) envoie dans les camps de travail des centaines de milliers d'innocents, dont l'esclavage constitue une ressource économique majeure. Construction d'infrastructures et de villes, extraction d'or et de pétrole causent la mort de milliers de zeks (abréviation du mot russe signifiant "enfermé", "prisonnier"). Qu'importe, puisque la main-d'œuvre va s'avérer inépuisable?
Épisode 2 - Prolifération 1934-1945
11 février 2020 - 4/5
Glorifié au XVIIe congrès du Parti communiste, en 1934, Staline lance les chantiers du canal Volga-Moscou et la construction d’un nouveau transsibérien. Le NKVD, qui a succédé à la Guépéou, multiplie les camps et transforme le Goulag en véritable industrie pénitentiaire. Le nombre de déportés franchit la barre du million en 1935. Vitrine spectaculaire de la grande terreur déclenchée en 1937, les procès de Moscou dissimulent l'ampleur de la répression qui s’abat aveuglément sur l'ensemble de la société soviétique et les anonymes. Exécutions de masse et arrestations arbitraires s’accélèrent. En août 1939, après la signature du pacte germano-soviétique, des centaines de milliers de Polonais, de Baltes, d'Ukrainiens de l'Ouest ou de Moldaves rejoignent dans les camps du Goulag quelque 2 millions de déportés soviétiques. Après l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht, en juin 1941, les conditions de détention se dégradent de façon effroyable. La famine et la maladie ravagent les rangs des détenus. En 1945, malgré la victoire sur l’Allemagne nazie, l’archipel du Goulag, indispensable moteur de la machine de production soviétique, recommence à s'étendre, augmenté notamment de dizaines de milliers d'hommes, de femmes et même d'enfants qui n'ont souvent d'autre tort que d'avoir survécu à l'occupation nazie.
Épisode 3 - Apogée et agonie 1945-1957
11 février 2020 - 3/5
Les populations des nouveaux territoires occupés de l’Est restent elles aussi particulièrement soupçonnées d’antisoviétisme. La troisième catégorie visée est celle des intellectuels, notamment au sein d'une population étudiante soviétique en expansion. Assujetties comme les hommes à des tâches épuisantes, les femmes, dont nombre de veuves de guerre condamnées à de lourdes peines pour de petits chapardages alimentaires, représentent désormais un quart des zeks. "Je n'ai que faire de votre travail. Ce qui m'intéresse, ce sont vos souffrances", résume un jour une responsable de camp aux déportées, comme le rapporte l'une d'elles, trente ans après, à Memorial. Près de 2 millions de détenus, dont beaucoup à l'extrême limite de la survie, s’entassent toujours dans les camps. Peu à peu, ces conditions de vie effroyables font chuter la rentabilité économique du Goulag. Le 5 mars 1953, après la mort de Staline, un million de libérations sont prononcées. En 1956, Khrouchtchev, s'exonérant au passage de sa responsabilité, pourtant indéniable, dénonce les crimes du stalinisme, provoquant dans le monde une immense onde de choc. Le système concentrationnaire ne disparaît pas totalement, mais ne retrouvera jamais l'ampleur que lui ont conférée quarante années de répression de masse.
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